Science avec et pour la société
3 questions à Fred Courant
Fred Courant Journaliste scientifique, fondateur de L’Esprit Sorcier, animateur du Rapport sur la culture du risque du ministère de la Transition écologique
— Quelle principale conclusion tirez-vous du récent rapport pour le ministère de la Transition écologique ?
Fred Courant — J’ai pu animer le rapport sur la culture du risque avec de nombreux experts, à la demande de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique. Nos travaux pointent une culture du risque insuffisante en France. Et le dérèglement climatique ne va faire qu’intensifier les catastrophes et les risques naturels, technologiques et industriels. L’enjeu est donc de sensibiliser le grand public.
— Quel rôle peut jouer un organisme comme le BRGM dans cette sensibilisation ?
F.C. — La science est présente partout. Les questions scientifiques sont au cœur de notre vie : santé, changement climatique et environnement, 5G, etc. Il est indispensable pour le citoyen d’être bien informé, notamment pour décider dans le cadre démocratique qui est le nôtre.
Dès lors, pour toute organisation de recherche, il est important de communiquer et de faire connaître le savoir, les métiers… C’est même un rôle de service public que de faire de la médiation, de développer la curiosité.
Or le BRGM intervient dans de nombreux domaines qui nous touchent directement : le littoral, l’eau, la perturbation des sols ou le changement climatique. L’organisme, comme de nombreux autres, est déjà impliqué dans une démarche de médiation. Depuis 2016 par exemple, le BRGM est partie prenante de la Fête de la science, et avec L’Esprit Sorcier nous montons ensemble des événements, nous créons des vidéos…
Il faut aller plus loin, et la médiation doit selon moi être au cœur des actions du BRGM. Par exemple, le rapport préconise de faire du site Géorisques l’outil de référence sur les risques en France, à l’adresse de tous (lire GéoRisques, la plateforme de référence tous publics pour promouvoir la culture de résilience). En améliorant l’ergonomie, en faisant plus de vulgarisation ou en proposant de la 3D, l’idée serait de créer un véritable réflexe sur « où l’on vit » !
— Plus largement, n’y a-t-il pas un enjeu sur la qualité de l’information ?
F.C. — Avec le digital et notamment l’explosion des réseaux sociaux, il y a un vrai sujet sur le transfert de l’information. Comment lutter contre les fake news ? Deux façons : replacer les médias dans leur rôle de « vérificateurs » (c’est le fameux fact checking), et permettre à ceux qui ont la connaissance certifiée de la diffuser, directement. Cela relève aussi de la médiation.