1re production de carbonate de lithium issu de saumures géothermales extraites dans le cadre du projet EuGeLi. Centre de R&D et d’innovation Eramet Ideas, décembre 2021. © Eramet
Ressources minérales et économie circulaire
Faits marquants
Quand l’antimoine dans les quartz renseigne sur la minéralisation
Le BRGM a mis en évidence le potentiel important des concentrations en antimoine (Sb) et éléments-traces dans les quartz comme traceur des minéralisations. Les concentrations en Sb, obtenues par ablation laser couplée à la spectrométrie de masse, sont particulièrement élevées dans les quartz de cinq gisements riches en stibine (sulfure d’antimoine) du Massif central. Différents épisodes minéralisateurs ont également pu être clairement identifiés au sein d’un même gisement grâce au cortège d’éléments-traces présent dans les quartz.
EuGeLi : une première mondiale pour une éventuelle filière lithium européenne
Du lithium « made in Europe » à partir de ressources locales : c’est l’ambition d’EuGeLi, un projet européen mené par Eramet et ses partenaires, dont le BRGM, autour de ce métal qui entre notamment dans la fabrication des batteries. Le résultat est prometteur : les premiers kilogrammes de carbonate de lithium de qualité batterie issus d’eau géothermale européenne ont été produits sur le site de Soultz-sous-Forêts, dans le Bas-Rhin. Il s’agit maintenant d’évaluer si un schéma compétitif de production de lithium pour les batteries en Europe, avec un impact carbone réduit, est possible à l’échelle industrielle, en complément d’une énergie renouvelable.
Savoir d’où vient l’or est désormais possible
Dans le cadre de ses travaux sur la traçabilité de l’or, le BRGM a développé une approche innovante, principalement sur des grains d’or primaires, éluvionnaires et alluvionnaires de la Guyane française. Il est ainsi parvenu à identifier l’or amalgamé – illicite – par analyse du mercure, via des appareils de mesure portables, et à distinguer chacune des exploitations légales testées par une signature géochimique propre, couplée au besoin à la caractérisation du cortège de micro-inclusions minérales.
Quelles pierres pour restaurer Notre-Dame de Paris ?
La restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, lourdement endommagée par un incendie en avril 2019, nécessite des pierres « neuves », compatibles avec celles d’origine et disponibles dans des quantités sans commune mesure avec les travaux d'entretien réalisés d’ordinaire sur les monuments historiques. Pour répondre à ce besoin, l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale et le BRGM ont mené un programme de R&D visant à identifier, caractériser et sélectionner des pierres issues de carrières actives, esthétiquement et physiquement compatibles. Ces recherches ont abouti à la réalisation d’un guide de sélection des pierres de restauration de Notre-Dame de Paris.


Iterams : des outils nouveaux pour optimiser les activités minières
Le projet H2020 Iterams, qui visait à améliorer le recyclage de l’eau et la valorisation des résidus dans les activités minières, a pris fin en 2021. Dans ce cadre, le BRGM a développé un outil d’évaluation du potentiel de géopolymérisation des fractions stériles. Il a également mis au point des sondes électrochimiques innovantes pour mesurer en ligne les paramètres non conservatifs des eaux. Il a enfin élaboré une méthode d’évaluation des impacts environnementaux des bassins de stockage des résidus miniers dont les résultats, propres au site, sont plus précis qu’avec l’approche générique conventionnelle.
Mise en place par l'équipe BRGM d'une sonde de mesure des paramètres non conservatifs des eaux sur le site de Kevitsa (Finlande). © BRGM
Valomag : les terres rares extraites des aimants de la mine urbaine
Initié en 2019, le projet Valomag a pour objectif de récupérer des aimants contenus dans la mine urbaine (déchets éléctriques et électroniques) pour la production de nouveaux aimants ou l’extraction des terres rares. Le BRGM a développé à l’échelle pilote un procédé mécanique innovant, appliqué aux disques durs usagés. Le taux de récupération des aimants proche de 90 %, conjugué à une pureté de 88 %, rend possibles différentes valorisations, dont l’extraction des terres rares par voie hydrométallurgique. Élaboré par le BRGM, ce procédé novateur et écocompatible permet de produire des oxydes de didymium et de dysprosium, aux nombreux débouchés industriels. Un brevet est en cours de dépôt.