Gestion des eaux souterraines
Mieux connaître et anticiper l’impact des changements globaux sur la ressource en eau
La rivière des Jonquilles s’est creusée un chemin au sein des calcaires jurassiques de la bordure nord-est du bassin d’Aquitaine (Corrèze, 2018). © BRGM - S. Yart
Le changement climatique affecte le grand cycle de l’eau, en augmentant les périodes de sécheresse et en perturbant les précipitations, notamment avec des pics ponctuels. L’intensification de l’urbanisation et des prélèvements agricoles modifient également le fonctionnement des aquifères et la qualité des eaux souterraines, essentielles pour l’alimentation en eau potable et l’agriculture. Des tensions sur la ressource et des conflits d’usage peuvent ainsi s’accentuer dans certaines régions.
Ces changements globaux nécessitent un suivi de la disponibilité de la ressource en eau, l’enjeu étant de parvenir à fournir des prévisions saisonnières à la fois quantitatives et qualitatives. Le BRGM observe en continu les grandes masses d’eau du territoire français, notamment au travers du réseau piézométrique national. L’établissement dispose également d’importants moyens analytiques et géophysiques pour caractériser le fonctionnement et la qualité des aquifères. En 2019, des innovations ont ainsi été réalisées sur l’utilisation d’échantillonneurs passifs dans les eaux souterraines pour obtenir des mesures significatives de micropolluants à très faibles teneurs.
Les recherches portent notamment sur la gestion conjointe des ressources superficielles et souterraines et de la recharge, en particulier avec l’optimisation des pompages. Le BRGM étudie également les processus de transfert et de transformation des pollutions diffuses, comme les pesticides et les nitrates, dans les aquifères. Il élabore enfin, grâce à des approches socio-économiques, des outils de gouvernance favorisant une gestion plus durable des ressources en eau souterraine à l’échelle des territoires.
de la recharge des nappes souterraines pouvant être atteint en France à l’horizon 2070 en tenant compte des scénarii de changement climatique, l’eau souterraine représentant 62 % de l’eau potable.