Cinq zones de France métropolitaine et de Guyane sont investiguées dans le cadre de l’actualisation de l’Inventaire national des ressources minérales. © BRGM
Ressources minérales et approvisionnement responsable
En bref
Ressources minérales - L’actualisation de l’Inventaire national est lancée
C’est au BRGM qu’a été confiée la mise à jour de l’Inventaire stratégique des ressources minérales du sous-sol français, annoncée par le président de la République en 2023. Cette mission, d’une durée prévisionnelle de cinq ans, consiste à investiguer des territoires susceptibles d’abriter des matières premières minérales d’intérêt. Définies comme prioritaires, cinq zones en métropole et outre-mer font ainsi l’objet de campagnes de collecte de données. Ces travaux visent à mieux connaître notre sous-sol et appuyer la stratégie nationale de sécurisation des approvisionnements en substances minérales stratégiques, dans le but de renforcer la résilience de l’économie tout en soutenant la réindustrialisation.
Rawclic, un projet prospectif autour des transitions énergétique et numérique
Le projet Rawclic (Horizon Europe) a débuté en décembre 2024. Coordonné par le BRGM, il vise à développer les connaissances, notamment des scénarios, sur la demande et l’offre en matières premières induites à différents horizons temporels par les transitions énergétique et numérique dans l’Union européenne, ainsi que sur les impacts environnementaux associés. Réunissant 19 partenaires (académiques, centres de recherche, industriels) de 8 pays, Rawclic a vocation à soutenir la prise de décision industrielle et politique afin de favoriser la résilience des secteurs européens de l’énergie et du numérique et la réduction de l’empreinte environnementale des activités minières et métallurgiques.
Approfondir toujours plus la biolixiviation
Le BRGM poursuit ses développements en procédés de biolixiviation comme technique de valorisation des métaux et minéraux contenus dans les déchets miniers ou de recyclage des appareils électroniques usagés. À travers les projets européens Cicero et Xtract, l’établissement mène actuellement des travaux qui combinent des approches de génie des procédés et de microbiologie. Il étudie également, au-delà de la biolixiviation classique (oxydative) applicable aux sulfures, le potentiel des procédés biologiques sur les phases oxydées (biolixiviation réductive applicable au latérite nickélifère).
Expérimentée sur la plateforme Plat’inn, la biolixiviation utilise des bactéries pour récupérer certains métaux dans les déchets miniers ou les appareils électroniques usagés. © Didier Depoorter
Cartomica : un appui à la minéralogie quantitative
Le parc analytique du BRGM, associé à celui de la plateforme MACLE-CVL, donne accès à de nombreux équipements complémentaires, issus de constructeurs différents, qui associent l’imagerie à la composition chimique. Ceux-ci permettent de réaliser des cartographies à différentes échelles, du millimètre au décimètre, avec des résolutions allant de la centaine de nanomètres à quelques dizaines de microns, et de caractériser des échantillons de natures diverses et de granularités variées. Le projet Cartomica s’appuie sur ces moyens technologiques pour développer un logiciel capable d’exploiter tous les formats d’image, en proposant des algorithmes pour le traitement analytique. Ce futur outil a vocation à répondre à une diversité de besoins : identification minéralogique, quantification de la granulométrie, détermination des mailles de libération minéralogiques…
La solution logicielle développée par le projet Cartomica transforme des données d’analyse chimique spatialisée en cartographie minéralogique quantitative, comme ici avec la syénite du Groenland. © BRGM
Un nouveau cycle de collaboration avec LÉO
La collaboration avec le Laboratoire d’économie d’Orléans (LÉO), unité de recherche portée par les universités d’Orléans, de Tours et de Clermont Auvergne, a été relancée à travers le programme national de recherche (PEPR) « Sous-sol, bien commun » et la chaire d’économie de l’environnement et des minéraux cofinancée par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et le BRGM. Une nouvelle étude, menée dans le cadre de cette chaire, porte sur les conditions de travail et environnementales dans les sites miniers produisant du cuivre. Elle vise à mettre en lumière une amélioration ou au contraire une dégradation de ces conditions, à partir de l’analyse d’un échantillon mondial de sites.
L’IA au service de la traçabilité des approvisionnements en matières premières
Reposant sur une caractérisation géochimique, cristallographique et minéralogique exhaustive, la traçabilité des matières premières, issues de la mine ou du recyclage, génère de gros volumes de données. Aussi le BRGM a-t-il eu l’idée de recourir à l’intelligence artificielle dans le projet MaDiTraCe. L’utilisation du machine learning peut en effet aider à détecter de possibles fraudes sur l’origine déclarée des matières premières critiques aux différentes étapes de leur chaîne d’approvisionnement, à partir des résultats des analyses effectuées sur des prélèvements de matériaux, du minerai jusqu’au produit raffiné. Pour les produits « certifiés », avec une provenance des métaux connue et labellisés responsables, les modèles calibrés développés dans le cadre de MaDiTraCe généreraient une prédiction sous la forme de pourcentages d’appartenance à plusieurs origines.
Le projet MaDiTraCe (Horizon Europe) développe des approches numériques et géochimiques pour les normes environnementales, sociales et de gouvernance applicables aux matières premières critiques. © BRGM