Mise en sécurité de conduites enterrées par injection de béton. © BRGM - DPSM
Risques liés au sol et au sous‑sol
Résultat remarquable / Un réseau disparaît en Moselle
C'est le dernier acte de l’arrêt de l’exploitation du charbon dans le bassin lorrain. Le BRGM a démantelé le réseau de conduites qui, à partir de la fin des années 1960, acheminait le gaz de mine jusqu’à deux chaufferies, une station de cogénération et une centrale électrique allemande. « Ces installations permettaient, plutôt que de le rejeter dans l’atmosphère, de valoriser le grisou, qui est composé majoritairement de méthane et dont le potentiel de réchauffement global est 28 fois supérieur à celui du CO2 ! », explique Alain Pauly.
Si l’extraction du charbon a cessé en 2004 dans les mines de Lorraine, l’exploitation du gaz de mine s’est poursuivie une dizaine d’années encore, diminuant à mesure que son caractère valorisable se dégradait. Pas moins de 28 kilomètres de conduites – enterrées sur 21 km et aériennes sur 7 km cumulés – se sont finalement retrouvées à l’abandon… et à traiter.
Risque d’effondrement
C’est au BRGM, gestionnaire de ces sites miniers pour le compte de l’État depuis 2008, qu’a été confiée cette mission. « Il a d’abord fallu localiser précisément ce réseau qui s’étire sur cinq communes et dont une partie se situe en forêt ou sur des parcelles privées », souligne Alain Pauly.
Selon leur environnement immédiat, les conduites enterrées ont été soit bouchées à leurs extrémités, soit comblées par injection de béton. Cette opération visait à solidifier celles dont l’effondrement aurait pu causer des désordres en surface, sur les routes ou les autres réseaux souterrains.
Peinture amiantée
Malgré les mesures prises dès l’arrêt de l’exploitation du gaz afin de rendre inerte un potentiel reliquat de grisou – explosif en mélange avec l’air – des contrôles préalables à la découpe des conduites ont été effectués. Un diagnostic a également été réalisé pour identifier les sections recouvertes de peinture amiantée. Celles-ci ont fait l’objet, en salle « blanche », d’un traitement par jet d’eau à ultra haute pression pour retirer le revêtement amianté afin de pouvoir valoriser les conduites en acier.
Après neuf mois de travaux, cette opération de grande ampleur s’est achevée en mars 2025. Le démontage d’un dernier tronçon de 170 mètres, fixé sur un pont franchissant des voies de chemin de fer et nécessitant des autorisations d’intervention spéciales, a alors fini de faire disparaître du paysage ces vestiges du passé minier de la région.