Le partenariat avec Inria vise notamment à développer des solutions numériques propres à augmenter les capacités du géologue en intervention. © BRGM
Numérique pour les géosciences
En bref
BRGM-Inria : le défi « Géologue augmenté »
Dans le cadre de leur partenariat scientifique, le BRGM et Inria collaborent depuis 2024 autour de la notion de « géologue augmenté ». L’objectif est double : développer des dispositifs numériques (outils de saisie, d’interrogation, de visualisation et de modélisation des données) directement accessibles sur le terrain et exploitables en temps réel ; et faciliter, par des solutions numériques comme l’intelligence artificielle, la préparation d’une campagne de terrain et la capitalisation des résultats au retour. Un « défi » commun aux deux établissements a ainsi été établi et sera lancé courant 2025.
SAPHIR, le nouveau cluster de calcul du BRGM
Mis en service en 2024, le supercalculateur SAPHIR décuple (x 18) les capacités de calcul du BRGM. Il permet, grâce à son offre de services agile et pertinente, d’accéder facilement, via un portail web, à des ressources de calcul haute performance ainsi qu’à des applications préinstallées permettant de développer des modèles numériques de haute précision, de réaliser des simulations ou encore d’analyser et de visualiser leurs données. SAPHIR met également à disposition des cartes graphiques NVidia H100 pour répondre aux besoins croissants en intelligence artificielle, ainsi que 387 GB de stockage performant pour traiter efficacement des données volumineuses.
SAPHIR, le supercalculateur du BRGM, est hébergé dans son datacenter. © BRGM - C. Boucley
L’assimilation de données et la quantification de l’incertitude comme outils d’aide à la décision
Le BRGM a organisé, du 21 au 23 mai 2024 à Orléans, l’atelier international PAUQ (Practical Data Assimilation and Uncertainty Quantification) sur l’assimilation de données et la quantification des incertitudes. L’événement a réuni une quarantaine de spécialistes européens, académiques et industriels, dans des domaines variés (géothermie, ingénierie de réservoir, géophysique, hydrogéologie, etc.). Les échanges ont permis, notamment, de définir les plans d’action à engager pour disposer à moyen ou long terme d’outils d’assimilation de données et de quantification des incertitudes aidant à la prise de décision opérationnelle et favorisant une utilisation rationnelle du sous-sol.
Une plateforme numérique intégrative en appui à la production scientifique
Le BRGM développe sa plateforme numérique intégrative (PNI). L’objectif est d’accompagner la transformation numérique des pratiques scientifiques au sein de l’établissement, par la mise à disposition d’un environnement numérique de travail partagé et adapté. Deux besoins métier ont fait l’objet d’une démonstration sur un prototype de PNI : la création de modèles géologiques en 3D et la production de cartes piézométriques. La plateforme numérique intégrative sera mise en service progressivement à partir de 2025.
Prototype du module d’accès aux données de la plateforme numérique intégrative (PNI) du BRGM. © BRGM
Une approche innovante de la modélisation
Très puissants, les outils de modélisation des structures géologiques présentent toutefois une limite : ils ne prennent pas en compte la façon dont les experts interprètent les données. En effet, les géologues modélisateurs utilisent souvent leur savoir et leur expérience de manière implicite. Dans sa thèse soutenue en 2024 et réalisée en collaboration avec le BRGM et l’ISTO, Imadeddine Laouici propose une nouvelle manière d’aborder la modélisation. Son travail, qui met l’accent sur l’interprétation des données, cherche à rendre les connaissances des experts plus visibles et mieux intégrées dans les outils.
PEPR : des plateformes numériques au service de la connaissance
Projet du programme national de recherche (PEPR) « Sous-sol, bien commun » copiloté par le BRGM et le CNRS, Digital Earth vise à fournir les outils nécessaires à une géologie pleinement numérique. Il s’agit de faire émerger un véritable jumeau numérique du sous-sol, au service d’une géologie prédictive, ouverte et collaborative. Multipartenaire, Digital Earth a déjà avancé sur plusieurs fronts structurants : lancement de CURSUS pour le référencement des processus métiers, première orchestration de la modélisation 3D, structuration de l’accès aux données géologiques…
Projet du PEPR « Eau, bien commun » copiloté par le BRGM, le CNRS et Inrae, OneWater Data vise à mettre en place un écosystème de pratiques basées sur les standards internationaux de l’interopérabilité. Celui-ci alimentera une plateforme numérique favorisant le partage, l’accès et la réutilisation des données sur l’eau produites par les projets du PEPR, le monde scientifique et opérationnel. En complément, un comité d’utilisateurs est chargé d’identifier les besoins de la communauté française de l’eau, dans le but d’y apporter une réponse respectant les principes « FAIR » (données faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables).
Modèle géométrique en 3D du Dogger du bassin de Paris. © BRGM