Prélèvement d’eau effectué dans un objectif de diagnostic de qualité et de recherche de potentiels polluants, à Pontcharra (Isère). © BRGM
Gestion des eaux souterraines
En bref
AQUAREF : un appui technique pour la surveillance réglementaire des masses d’eaux
Au sein d’Aquaref (laboratoire national de référence pour la surveillance des milieux aquatiques), le BRGM pilote les actions visant à définir les performances analytiques nationales (limites de quantification) pour la surveillance réglementaire des masses d’eaux souterraines et de surface. Cette action concerne la gestion d’une base de plus de 1 000 données de performance correspondant à autant de couples « paramètres/matrices ». Elle nécessite de prendre en compte les besoins environnementaux (valeurs d’effets toxiques ou écotoxiques) mais aussi les capacités des laboratoires.
Par ailleurs, afin de rendre plus fiables et exploitables les données de surveillance des produits phytosanitaires, le BRGM a initié une action qui se poursuivra jusqu’en 2026 dont l’objectif est d’établir un lien entre les substances actives vendues et les formes chimiques analysées par les laboratoires. Ce lien est parfois complexe à faire, rendant difficile l’évaluation de l’impact environnemental de ces substances (par exemple via les bases ADES ou Naïades).
Connaissance des échanges nappe-rivière avec CENARI-O
CENARI-O, projet de recherche de la région Centre-Val de Loire, développe une méthode multicritère de caractérisation des échanges nappe-rivière. Une approche innovante, intégrée et multi-échelle appliquée à la rivière du Loiret a permis de comprendre les échanges et les mélanges dans leurs dimensions spatiales, de la source à la confluence Loire-Loiret, et temporelle au cours des crues et des périodes d’étiage.
Localisation des zones de dépression dans le bassin des Tacreniers, rivière le Loiret. © BRGM – T. Dewez
Impact des activités humaines sur les transferts d'eau et de nutriments
Le projet NUTRI-Karst, en Franche-Comté, cherche à comprendre l’impact des activités humaines (agriculture, rejets domestiques) sur la pollution des eaux par les nutriments, aux différentes échelles de la source karstique, du bassin versant (La Loue), au territoire (massif du Jura). Les premiers résultats montrent que les excès d’azote exportés par l’eau représentent en moyenne 20 % des quantités apportées sur les bassins, dont l’origine est principalement agricole en lien avec l’élevage laitier. Bien que dans un contexte agricole majoritairement extensif, la dégradation chronique de la qualité des eaux illustre la vulnérabilité des bassins karstiques.
BIODIVEAU au service de la microbiodiversité
Objectif du projet BIODIVEAU : évaluer le potentiel des outils de caractérisation de la composante microbiologique des masses d’eau pour traduire l’état de la ressource en eau. La biodiversité microbienne des eaux souterraines étant peu évaluée à ce jour, le BRGM peut se positionner sur ce vaste sujet.
60 points de captage de la nappe de Beauce ont été échantillonnés et analysés. Des signatures microbiologiques associées à des signatures hydrogéochimiques ont été mises en évidence. C’est un premier pas pour établir un référentiel de l’état microbiologique des eaux.
Emplacement des points de prélèvements sur le fond de la carte BD LISA. © BRGM – N. Devau
Vulnérabilité des captages au changement climatique
Comment aider un syndicat des eaux à anticiper les impacts du changement climatique sur ses forages d’exploitation ? Le BRGM a mené pour le Syndicat Départemental des Eaux de l'Aube un projet de R&D pour hiérarchiser les forages selon un degré de vulnérabilité au changement climatique en employant une approche multicritères croisant facteurs principaux d'exposition et de sensibilité, qui soient les plus adaptés possibles à cette échelle de travail.
Care-Peat prend soin de nos tourbières
Le projet Interreg NWE Care-Peat a eu pour but d'étudier les émissions de gaz à effet de serre par les tourbières. Ces écosystèmes, lorsqu'ils sont dégradés, rejettent du CO2 et du CH4 vers l'atmosphère. Le BRGM a accompagné les travaux de restauration des tourbières menés sur sept sites pilotes répartis dans six pays. Pour cela, un outil d'aide à la décision a été développé afin d’évaluer ces flux de carbone avant restauration, et de proposer des solutions pour diminuer les échanges gazeux entre tourbière et atmosphère. Ces scénarios s'appuient notamment sur des modifications de l’hydrologie des sites et des changements de végétation des zones dégradées.
Site de La Guette en Sologne (Cher). Réimplantation d’une végétation adaptée, permettant une meilleure séquestration du carbone dans les sols. © BRGM – L. André