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Gestion des eaux souterraines

L'interview partenaire

Stéphane Roumeau Directeur du Syndicat mixte du bassin de Thau

Portrait et citation
Stéphane Roumeau
Citation
Nous avons initié un projet mené sur cinq ans, avec le BRGM en maîtrise d’ouvrage, sur la ressource en eau. La maturité actuelle des débats des élus sur le sujet doit beaucoup à l’expertise fine et approfondie de l’établissement. 
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Pourquoi faire appel au BRGM ?

Stéphane Roumeau – Lagune d'eau de mer située dans le sud de la France, le bassin de Thau, centré sur la ville de Sète (Hérault), est le plus grand plan d'eau de la région Occitanie. Notre syndicat mixte est un établissement public territorial de bassin (EPTB), structure destinée à gérer l’eau à l’échelle d’un bassin versant ou d’une nappe. Nous couvrons ici 25 communes et, cas unique en France, nous avons, outre la gestion de l’eau à proprement parler, une compétence en aménagement du territoire et nous nous occupons du SCOT (schéma de cohérence territoriale). La salinité de l’eau est l’un des sujets que nous traitons bien évidemment. Nous avons des problématiques de manque d’eau, liées à notre aquifère. Autre particularité de notre bassin : l’attention particulière portée à la qualité de l’eau, la lagune pesant à elle seule 10 % de la production de conchyliculture française. Autant de problématiques pour lesquelles nous faisons appel au BRGM. Notre réflexion étant désormais menée dans un contexte d’adaptation au changement climatique.

Quelques mots sur les projets menés ?

S.R. – Nous avions une approche historique avec le BRGM sur la question du littoral, avec des programmes d’accompagnement sur l’aménagement qui ont permis de stabiliser les côtes dans les années 2000. Plus récemment nous avons initié le projet DEM'Eaux Thau, mené sur cinq ans, avec le BRGM en maîtrise d’ouvrage. Sujet : la ressource en eau. Objectif : mieux comprendre la structure et le fonctionnement d’un hydrosystème karstique complexe dans le secteur du bassin. Et notamment celui de La Vise, sa source sous-marine impactée par un phénomène d'inversac (des épisodes temporaires d’intrusion d’eau saumâtre dans l’aquifère). Une plateforme web d'observation de l'aquifère et de la source, un modèle hydrogéologique 3D et un outil de gestion de l'aquifère ont été mis en place.

Quel bilan sur cette collaboration ?

S.R. – La maturité actuelle des débats des élus sur la ressource en eau doit beaucoup à l’expertise fine et approfondie du BRGM. J’ai été particulièrement marqué par l’attention des élus portée aux résultats scientifiques. Cela nous a permis incidemment de découvrir la source sous-marine du gisement des eaux thermales de Balaruc-les-Bains, première station thermale de France. Ce qui a donné un petit côté « magique » à ce travail. À noter que le BRGM, une fois le programme terminé, ne nous laisse pas « seuls » avec nos données ; nous sommes accompagnés, notamment sur le phénomène d’inversac, avec un programme expérimental sur la régulation de la source sous-marine concernée.