Risques et aménagement du territoire
L'interview partenaire
Fabienne Ricard Sous-directrice DGALN/DEB/ELM, Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Dans quel contexte travaillez-vous avec le BRGM ?
Fabienne Ricard — Les territoires de bord de mer sont particulièrement attractifs avec une densité de population 2,5 fois plus élevée que la moyenne nationale. Ces territoires d’une grande diversité sont également exposés en divers endroits du littoral aux mouvements du trait de côte. Nous travaillons à la compréhension de ces dynamiques littorales.
Ce sont 5 000 km (hors Guyane) de côtes françaises, dont 20 % du littoral, qui reculent sous l’effet de l’érosion, phénomène progressif, inexorable et irréversible. La hausse du niveau des océans, résultant du réchauffement climatique, va contribuer à amplifier ce phénomène.
Cette diversité d’espaces et leur étendue positionnent le BRGM comme un acteur incontournable en raison de l’expertise qu’il peut mobiliser.
Quelles conséquences sur les politiques publiques à mener ?
F.R. — Pour les habitants comme pour l’économie des territoires concernés, les conséquences sont majeures. Il faut agir. L’anticipation repose sur la connaissance du phénomène de recul du trait de côte et des enjeux exposés sur les territoires afin de définir les actions adaptées à mener localement.
Cette politique d’adaptation se traduit par l’élaboration de cartes locales d’exposition au recul du trait de côte. Le ministère de la Transition écologique s’est naturellement appuyé sur l’expertise technique et scientifique du BRGM pour mettre à la disposition des collectivités concernées des recommandations pour l’élaboration de ces cartes.
Comment se fait la mise en œuvre avec le BRGM ?
F.R. — D’une part, au travers des séances d’animation spécifiques, compte tenu de la diversité des territoires, qui ont jalonné toute l’année 2023 auprès des collectivités littorales et des services déconcentrés de métropole et d'outre-mer. Les équipes du BRGM se sont beaucoup mobilisées et investies pour que ce chantier soit un succès. D’autre part, en portant le changement de paradigme initié par la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte « Vivre avec la mer plutôt que lutter contre ». Les écosystèmes naturels peuvent constituer des barrières physiques contre les tempêtes, des zones tampons pour prévenir les inondations.
Le BRGM participe à changer le regard sur le rôle que jouent les solutions fondées sur la nature. Son partenariat avec le Conservatoire dans le cadre des programmes Adapto en est un exemple. En résumé, le BRGM est un opérateur de l’État essentiel pour accompagner l’adaptation de la diversité des territoires littoraux au changement climatique.