Comblement du caniveau de la canalisation reliant le regard déporté à l’évent du puits Mon Désir Nord. © BRGM
Risques et aménagement du territoire
Résultat remarquable / Nord-Pas-de-Calais : surveillance et travaux d’urgence sur deux anciens puits de charbon
Le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, le plus grand en Europe, exploité de 1734 à 1990, s'étend sur une zone de 100 x 30 km et plonge jusqu’à un kilomètre de profondeur. L’ampleur du site est impressionnante, avec 100 000 km de galeries, en tout 622 puits et des vides résiduels représentant 1,7 km3. Plus de 2,4 milliards de tonnes de charbon ont été extraits depuis son ouverture.
Or le charbon contient naturellement du gaz de mine (du méthane). Ce gaz remplit les vides résiduels où sa mise en pression, liée à plusieurs facteurs comme le pompage barométrique, le tirage thermique ou l’ennoyage progressif, entraîne sa migration en surface. Cinq réservoirs de gaz de mine sont identifiés dans le bassin, leur surveillance étant assurée par 540 ouvrages.
Ce phénomène, pouvant avoir un impact sur les biens et les personnes et déjà constaté en plusieurs points du bassin, nécessite l’installation de dispositifs passifs de mise à l’atmosphère. Compte tenu de l’augmentation de la pression et de la teneur en méthane mais également de la vulnérabilité de l’enjeu, un renforcement de cette mise en sécurité peut s’avérer indispensable.
C’est ce qui s’est produit sur deux sites du bassin : aux puits Mon Désir Nord et Sud de la concession de Vieux-Condé, équipés en 2005 d’un regard de visite déporté raccordé à un évent de dégazage. Un bilan approfondi de leur surveillance a été mené par le DPSM (Département prévention et sécurité minière) en juin 2021.
En 2023 le DPSM a réalisé des travaux d’urgence de modification de ces évents. Des travaux courants, éprouvés dans d’autres bassins mais dont l’application est en croissance dans celui du Nord-Pas-de-Calais.
Cette intervention témoigne du caractère évolutif du gisement minier et de la nécessité de maintenir une surveillance de la réaction des réservoirs aux différents phénomènes naturels (température, pression, ennoyage progressif…). Elle est aussi emblématique de notre cœur de métier.