Menu
Catégorie de la page

Géologie et connaissance du sous-sol

Résultat remarquable / Le plateau continental, un domaine à ré-investiguer face à des enjeux croissants

Introduction d'entête
Spécialiste du sous-sol, le BRGM développe également son expertise sur les territoires maritimes proches des terres. L’amélioration de la connaissance géologique de ces secteurs à fort potentiel contribue à apporter des éléments de réponse et une aide à la décision dans le cadre de projets liés à l’aménagement du territoire, la prévention des risques, la transition énergétique, la décarbonation et les ressources minérales.
Body
Image
Légende

Fin d’acquisition d’un profil de sismique réflexion haute résolution. Remontée de la source sismique sparker (peigne) par notre équipe. © BRGM

Le « plateau continental » ? Au sens morphologique, il désigne l’objet géologique qui s’étend sur le domaine maritime depuis le littoral jusqu’à 200 mètres de profondeur d’eau environ. Une zone qui concentre divers enjeux et activités : la pêche, le transport, le tourisme, une population croissante sur la bande côtière, mais aussi la transition énergétique avec le développement des énergies marines renouvelables (EMR) et la décarbonation par le stockage géologique du CO2, sans oublier les granulats marins destinés à des usages variés.

Dans ce contexte, l’amélioration continue de la connaissance géologique du plateau continental est primordiale pour l’aménagement durable du territoire et la limitation au maximum de l’impact sur le milieu naturel, pour la définition et la gestion des aléas et des risques (séisme, submersion, tsunami, biseau salé, érosion du littoral) pouvant affecter la population et les infrastructures, ainsi que pour l’utilisation des ressources en matériaux (par exemple le réensablement des plages), des capacités de stockage du CO2 ou géothermiques du sous-sol. « L’objectif, pour nous, est de pouvoir répondre le plus efficacement possible, grâce à un socle de savoirs et d’expertises, aux sollicitations de plus en plus nombreuses des pouvoirs publics, des industriels, des acteurs académiques et du grand public sur ces thématiques, avance Isabelle Thinon, géologue-géophysicienne. Cette connaissance géologique du plateau continental et du continuum terre-mer nous permet également de fournir à nos collègues du BRGM des contraintes pour des études plus appliquées. »

Acquérir de nouvelles données

Des actions, financées sur fonds propres, sont menées pour acquérir et valoriser de nouvelles données géophysiques et géologiques. « Nous ciblons principalement des zones jusque-là peu investiguées, dont nous pressentons qu’elles répondront à des besoins à l’avenir », indique Isabelle Thinon. C’est le cas, ces dernières années, de certains territoires outre-mer (Guyane, Mayotte) et autour de la métropole, notamment la baie de Seine et au large de la Charente-Maritime. « Sur ce secteur, nos travaux ont abouti à l’identification des structures tectoniques (failles majeures, plis) et de leurs caractéristiques (âge du dernier mouvement, type de failles…) au large des îles de Ré et d’Oléron, ainsi qu’à la mise en évidence de l’importante hétérogénéité spatiale des formations géologiques du substratum. » Des informations qui ont été utilisées pour l’analyse de la sismicité régionale terre-mer et pour des projets d’aménagement.

Pour obtenir des données de bonne qualité sur le sous-sol du domaine maritime, des moyens à la mer, des outils performants ainsi que des conditions météorologiques favorables sont nécessaires. Les campagnes en mer effectuées ces dernières années ont permis d’acquérir, entre autres, des données de sismique réflexion marine qui fournissent, après traitement et interprétation, la géométrie des formations du sous-sol sous le fond marin. « Pour contraindre et valider les interprétations de ces données géophysiques, nous tentons de prélever des roches par carottage ou dragage, lorsque c’est possible, précise Fabien Paquet, géologue. Le plus souvent, nous utilisons les logs géologiques des forages réalisés par des tiers (pétroliers…) dans le cadre d’études appliquées, ainsi que la connaissance géologique du territoire émergé sur le littoral. » « Nous sommes preneurs de toutes les données existantes pour pouvoir densifier les observations et ainsi proposer des cartes géologiques les plus actualisées et contraintes possibles », ajoute Isabelle Thinon. D’où les collaborations scientifiques et techniques diverses et multiples que le BRGM développe avec des acteurs académiques, des instituts de recherche, des industriels et des services de l’État.

Image
Légende

Synthèse cartographique des structures tectoniques (version 2023) identifiées sur le plateau continental façade atlantique, principalement à partir de l’interprétation des profils de sismique réflexion. Le schéma structural sud Bretagne est extrait de la carte géologique au 1/250 000 (feuille Lorient) réalisée en 2008. Celui au large des Charentes est en cours de réalisation. © BRGM

Des missions d’appui diversifiées

La connaissance géologique du plateau continental est mise à disposition notamment sous la forme de cartes géologiques régionales terre-mer. Concernant la Charente-Maritime, la carte géologique à l’échelle 1/250 000 est en cours de réalisation, dans la continuité de la carte du plateau Bretagne sud (feuille Lorient) publiée en 2008. Dans la même collection, la carte de la baie de Seine est en révision pour édition, la carte de la Corse est disponible en vecteur et la carte Golfe du Lion-Provence est en cours de finalisation.

Ces dernières années, le BRGM a apporté son appui pour la connaissance géologique et le listing des aléas potentiels en amont de l’aménagement de parcs éoliens offshore, pour l’analyse du potentiel géothermique, des capacités de stockage du CO2 et de la sismicité de certaines zones, mais aussi dans la gestion de crise (par exemple la crise sismique à Mayotte). Il a par ailleurs signé, en 2023, deux conventions avec l’État qui l’amèneront à apporter son expertise géologique dans les domaines des EMR et des granulats marins. 

Image
Légende

 Exemple de profil de sismique réflexion haute résolution interprété (en temps) de la campagne GIROPAL (2018, https://doi.org/10.17600/18000525), montrant l’architecture du sous-sol sous le fond marin du plateau continental au large d’Oléron. On notera la présence de failles majeures avec des rejets verticaux apparents plurimétriques (traits noirs) décalant de part et d’autre les formations de la couverture sédimentaire (horizons sismiques en couleur). © BRGM

Portrait de l'auteur
Isabelle Thinon
Prénom de l'auteur
Isabelle
Nom de l'auteur
Thinon
Métier de l'auteur
Chercheuse, géologue-géophysicienne
Portrait de l'auteur
Fabien Paquet
Prénom de l'auteur
Fabien
Nom de l'auteur
Paquet
Métier de l'auteur
Chercheur, géologue
L’objectif, pour nous, est de pouvoir répondre le plus efficacement possible, grâce à un socle de savoirs et d’expertises, aux sollicitations de plus en plus nombreuses des pouvoirs publics, des industriels, des acteurs académiques et du grand public sur les thématiques associées au plateau continental.